Irlande en vélo et van

La traversée en ferry de l’Ecosse vers l’Irlande du nord ne dure qu’une grosse heure. Inutile de plus pour se préparer à ce qui nous attend. Nous n’avons pas l’impression d’avoir changé de pays car nous retrouvons les mêmes nuages, la même verdure, nous roulons toujours à gauche, les distances sont en miles, les prix en livre sterling. En pleine période estivale, nous nous fondons dans la masse des touristes. Cela fait quelques semaines que nous allons d’une place à l’autre en suivant plus ou moins le flux des camping-car et voitures de location.

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Débarquement au camping de Belfast où nous rencontrons Béatrice, Eric, Etienne et Léopold, en vacances dans le coin. Les enfants jouent avec plaisir ensemble : les filles se font chouchouter par les grands garçons très sympa. L’idée de descendre les vélos de l’arrière de leur camping-car pour aller visiter la ville le lendemain leur fait pousser des ailes. C’est donc en grand cortège que nous empruntons la voie cyclable en direction du centre ville qui est à 15km de là. C’est une grande première pour eux et nous sommes très heureux de leur permettre de visiter la ville autrement que comme ils en ont l’habitude, c’est à dire en bus. Le musée d’histoire naturelle est un moment fort de la journée avant de sillonner les rues de la ville la tête en l’air pour admirer les bâtiments du centre ville.  Ce moment de partage nous est cher car enfermés dans notre van depuis des semaines nous étions en manque d’échange. Il n’y a rien à dire, c’est sur les vélos que nous avons le plus d’occasion de faire de belles rencontres.

En mode Vélo-Van

Rechargés à bloc après cette journée en vélo nous optons pour un nouveau mode de déplacement : le vélo-van. Un adulte part en vélo et l’autre conduit le van. Les filles elles choisissent leur mode de transport.

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Liv et moi prenons le vélo et la carriole pour sortir de Belfast pour retrouver Lilian et Tess à Larne quelques heures plus tard. La sortie de ville est parfaite pour les vélos, la piste cyclable a même ses propres feux de circulation. C’est un vrai plaisir de partager ce moment avec Liv. Seule dans la carriole elle est au milieu et peut disposer de toute la place dont elle souhaite. Le sourire accroché à nos deux visages nous avons l’impression de voler sur la route. Lilian a du mal à nous rattraper… oui ok il est passé faire des courses, changer son pédalier et faire le plein d’essence mais quand même… nous arrivons avant eux.

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Le lendemain c’est au tour de Lilian de prendre son deux roues avec Tess pour continuer notre parcours de la côte Nord de l’Irlande. Le temps est au beau fixe seulement la première demie-heure, ensuite ils prennent une douche : Normal ! La côte est magnifique et chaque petit village donne envie de s’arrêter pour prendre refuge dans le (toujours aussi accueillant) pub. Nous enchainons les spots de bivouac sur des parkings qui nous offre des panoramas magnifiques pour commencer la journée.

La météo nous pousse à nous réfugier (à nouveau) dans le van : vent violent et pluie torrentielle. Nous enchainons les nuits à dormir sur les sièges avant du van afin de ne pas prendre le risque que la tente ne s’arrache du toit.

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Cela fait 3 mois que nous sommes sous la pluie, le moral fait le yoyo au gré de la météo. Notre van est bien équipé (tente de toit, sièges avant pivotant, lit des filles à l’arrière qui reste en place même quand on roule) et tout est à portée de main mais nous rêvons de pouvoir manger dehors, de faire sécher notre linge… et monter sur les vélos… ces petites choses quoi!

Sur la route

Nous sommes au nord ouest de l’Irlande du Nord et continuons notre progression sur les routes vers le sud. Nous passons en Irlande (du sud) où les prix passent, sans crier garde, en euros, les distances se mesurent en kilomètres mais on ne change toujours rien en ce qui concerne la météo (si ce n’est en pire)…

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Certes l’eau est turquoise mais les personnes sont en KWAY

Sardou et sa chanson mythique sur les Lacs du Connemara nous accompagne dans cette région si belle et … comment dire… particulière. En écoutant bien les paroles nous comprenons mieux où nous avons mis les pieds.

Terre brûlée au vent.
Des landes de pierre, 
Autour des lacs, 
C’est pour les vivants 
Un peu d’enfer, 
Le Connemara. 
Des nuages noirs 
Qui viennent du nord …

Bivouac au bord d’un lac dans le Connemara

« Ouais, j’ai bivouaqué au bord d’un lac dans le Connemara ». Cette phrase peut en faire rêver plus d’un… ou pas. Le Connemara est plein de Français, certainement à cause de la chanson de Sardou qui fait rêver en fin de soirée. Vous savez donc certainement de quoi je parle quand je fais allusion à cet atmosphère si particulière. Si vous ne voyez pas, je vous invite à aller visiter l’Irlande, ça vaut vraiment le coup malgré tout ce que je dis.

Les Lacs du Connemara

Nous passons un lac puis un autre, la route tortille sur les collines, nous cherchons un petit coin de terre « dure » (en opposition avec la tourbe dans laquelle on s’enfonce) pour se garer et passer la nuit à l’abris du vent. Le voila le spot idéal : au bord de l’eau (et de la route mais seuls les touristes passent par là donc cette nuit on sera tranquille) et à plat. Nous nous garons dans le sens du vent quand même au cas où. Les rides sur le lac ne sont pas très prononcées mais on ne sait jamais.

Lilian prépare le repas : pâtes à la sauce tomate ! Ce soir c’est fête car nous avons l’eau du lac pour faire la vaisselle, cela nous change de la « vaisselle Sopalin ». Nous voila donc au paradis. Les filles jouent sur la plage et tout le monde passe un super moment. Le Connemara c’est pas tant l’enfer que ça.

Nous nous couchons tous dans nos couchettes respectives, tout se passe très bien jusqu’à 2h du matin. Le vent violent est prêt à rabattre la tente sur nous. Nous commençons à avoir l’habitude… allez, une nuit de plus sur les sièges avant, pliés en 4. La voiture tremble de toute sa carrosserie au grès des rafales de vent. La nuit noire accentue l’ambiance mais nous retrouvons le sommeil assez facilement.

« Je veux remonter sur mon vélo ! » Malgré la nuit un peu agitée, une chute habillée dans le lac le temps d’aller au petit coin et la pluie menaçante je prends mon vélo pour faire les 35 km qui nous séparent de la prochaine ville. Lilian et les filles m’y attendront. A la sortie du lit (du van) une voiture et 4 motos sont sur notre terrasse – tous des français d’ailleurs. Oups j’avais oublié mes tatouages au feutre sur les jambes, je vois des sourires sur le visage de nos voisins.

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L’échauffement est un peu long mais je me suis mis comme objectif d’avoir une vitesse moyenne de 20 km/h. Je fais le tour de 2 lacs dont on ne voit pas le bout tellement le brouillard est épais. J’ai chaud sur le haut du corps mais mes jambes sont gelées. Allez, il n’y a que 35 km et une fois arrivée je pourrais me changer et me réchauffer. Je croise un cyclotouriste qui tire ses affaires dans une carriole, cela me fais sourire.

Je me rend à peine compte que je suis trempée, le brouillard est en faite une très fine bruine. A l’arrêt le petit coup de vent est dangereux alors je ne lâche rien et je continue. Mes tatouages en feutre coulent sur mes jambes et finissent par colorer mes chaussettes.

Je retrouve le van, je me sèche vite et je mets des habits un peu moins mouillés que ceux que je porte. Un vrai stand de formule un.

On craque

Nous rêvons de chaleur, de sec, d’un lit, d’une table pour manger, de chaises, d’un toit.. d’un peu de confort en fait. Mon frère Victor doit arriver dans quelques jours à Dublin. Nous remarquons que cela fait 2 mois que nous ne nous dormons dans le van et sous la pluie. Nous nous offrons un peu le confort le temps d’un week-end dans un petit appart en périphérie de Dublin. Autant dire que nous n’avons pas mis le nez dehors, nous avons bien profité de tout ce qu’offrait l’appartement : 2 chambres séparées du salon, une salle de bain avec baignoire, une cuisine, une machine à laver qui sèche aussi le linge… Nous sommes donc tout propres et bien reposés pour accueillir le frérot et lui faire découvrir nos aventures. 

Jouer sur une table

Immersion totale

Avec la visite de Victor d’une semaine nous pensions nous remettre en selle par groupe de deux et ainsi reprendre le rythme de vélo-van. Mais c’était sans compter sur la pluie qui ne nous quitte pas. Nous avons un témoin vivant qui peut attester que cette année (allez soyons sympas ne faisons aucune généralité) il a beaucoup plut sur les îles du grand nord de l’Europe. Nous avons réussit à pique-niquer un midi dehors au bord de magnifiques falaises, grand moment de communions avec la nature.

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Photo prise au mois d’août (doudoune et capuches…)

La côte sud ouest de l’Irlande est magnifique, les falaises nous immergent dans des beaux rêves d’aventures et de conquêtes du temps des vikings.

Au bout de deux jours Victor touche du doigt la difficulté de se mettre en selle : il fait froid (entre 10 et 18 degrés) et tout est trempé, même les vestes de pluie se sèchent pas alors ne parlons pas de nos chaussures. Seuls les Crocs nous permettent d’avoir les pieds au sec car elles sèchent vite mais impossible (et interdit par la brigade du style… mais ça on s’en fou) de les mettre avec des chaussettes car elles sont mouillées en 5 minutes… donc on a quand même froid aux pieds.

Victor aux fourneaux

Bref, cela ne nous empêche pas de nous en mettre plein les yeux avec de magnifiques routes, des bivouacs sur des petits ports de pêcheurs bien tranquilles. Nous avons le temps de refaire le monde des dizaines de fois entre deux parties de Dooble ou de Mikado.

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Dublin

Nous finissons nos aventures à Dublin que nous visitons à vélo. La ville est vraiment très belle et y circuler à vélo reste un super moment. Comme toute traversée de ville avec la carriole c’est sportif et le taux d’adrénaline monte très vite mais c’est que du bonheur. D’autant plus que nous ne sommes pas les seuls sur la piste cyclable. Nous la partageons avec les locaux qui ont troqué leur costume pour une tenue en lycra le temps de rentrer à la maison, ou une femme encore en tailleur qui n’a changé que ses chaussures…

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Malgré le peu de kilomètres parcourus à vélo, la pluie et le froid nous avons aimé nos trois mois passés entre l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Irlande. Nous gardons en mémoire les magnifiques rencontres que nous avons faites dans les Cornouilles et dans le parc de Snowdonia et les paysages époustouflants que l’Ecosse et l’Irlande nous ont offerts.

Nous repartons avec nos vélos pour de nouvelles aventures au chaud en Thaïlande pour finir notre année.

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