Snowdonia à vélo

Pendant les 5h de route qui nous séparent de notre point de départ à Llanberis nous avons joué au chat et la souris avec le soleil et la pluie. Toutes les demies heures, voir tous les quart d’heure nous jonglions entre essuie-glace et lunettes de soleil. Ces changements si rapide de temps commencent à attaquer notre moral.

C’est décidément quand nous sommes privés de quelque chose qui nous semble acquis que nous nous rendons compte de son importance et de sa volatilité… mais où sont passés les jours ensoleillés d’été? Nous ne demandons pas a avoir chaud, nous pouvons nous couvrir mais avons du mal à vivre sans soleil.

Arrivés au camping nous tachons de nous trouver une place sur l’herbe détrempée et finissons par nous embourber en bas d’une colline. Les voisins nous proposent de nous aider à sortir de là, nous aviserons le lendemain matin. Le van a le nez légèrement en avant mais semble plutôt plat. Il n’y a pas de meilleur spot en vue, ça le fera pour la nuit.

Le paysage est magnifique, les montagnes que nous avons devant nous semble annoncer de beaux paysages. Mais les nuages qui les surplombent vont vite, très vite. Les beaux nuages blancs laissent place à un ciel gris chargé d’eau qui ne tardera pas à laisser place à la pluie. Lilian est en train de préparer le repas dehors sous l’averse, les filles jouent sur leur lit à l’arrière du van. La conduite du jour a vraiment attaqué mon moral. Je n’ai aucune envie de me remettre sur les vélos, les rincées que nous nous sommes pris en voiture me refroidissent. Je finis par craquer, je ne sais pas si c’est l’enfermement forcé ou l’appréhension d’être à la merci de la météo qui est le plus difficile. La nuit porte toujours conseille partait-il…

Avant le départ

Dimanche 3 juillet 2016 – Réveillés par le soleil et les oiseaux qui chantent, la journée commence bien. L’air est frais mais il est sec, après un petit déjeuner pris assis sur nos tapis de sol nous sortons le van de son logement et nous installons sur un emplacement plus à plat. Il fait beau et nous allons profiter de cette journée pour faire quelques courses, nous balader dans les sous-bois aux alentours et surtout préparer nos sacoches en les rendant les plus légères possibles en vue du départ le lendemain.

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Avec les rayons de soleil le moral est remonté. Nous préparons un itinéraire grossier que nous validons après un échange avec nos voisins motards qui ont fait le tour du Parc de Snowdonia dans la journée. Nous partons pour 250km sur des petites routes en faisant un 8, il va y avoir du dénivelé est c’est magnifique… pour le moment c’est tout ce que nous savons.

La pluie s’invite dès les premiers coup de pédale

Lundi 4 juillet 2016 – Le van nous attendra au camping sur un terrain goudronné afin d’éviter qu’il ne s’embourbe pendant notre absence. Pas pressés, c’est à 11h que nous quittons le camping. A la sortie du village nous faisons le plein d’essence pour notre réchaud et enfilons notre veste de pluie/coupe vent.

Alors que nous rejoignons une ancienne voie de chemin de fer reconvertie en piste cyclable une pluie très fine commence à tomber. Les tunnels végétaux nous protègent mais au bout de 2h nous sommes complètement trempés et gelés. Il est 13h quand nous sortons de notre route pour entrer dans un petit village dans l’espoir de trouver un abris le temps du pique-nique. Ne trouvant rien, nous nous arrêtons sur une petite place. Les filles restent au chaud dans leur carriole pendant que nous leur faisons passer du pain, du fromage et quelques figolu. Le repas est à l’image de la journée : triste et maussade. Gelés nous remontons en selle dans l’espoir de nous réchauffer. Le terrain est assez plat mais nous n’avons pas le coeur de pousser fort sur les pédales. Le vent fait entrer les goutes dans notre cou, je sens que la pluie ruisselle sur mon torse. Je ne veux pas être ici !!! Je m’efforce à penser à des tas de choses qui rappelent les mauvais côtés de nos chaudes journées en Amérique Centrale où nous avions si chaud mais je n’y parviens pas, je garde de ces moments là que des bons souvenirs. Peut être que nous garderons aussi que des bons souvenirs des jours qui vont suivre… et rien que pour cela ça vaut le coup de continuer à pédaler.

Les barrières et passages à bétail s’enchainent sur cette voie pour vélos qui fait son chemin à travers les pâturages. Les nuages avancent à nouveau très vite au dessus de notre tête et presque sans que nous ne nous apercevions, il ne pleut plus. Le vent sèche nos vestes que nous enlevons dès la première montée. La journée se continue à travers les collines sur des petites routes pratiquées que par des tracteurs. Alors que je tirais la carriole sur la première côte, je n’ai pas fait attention et ma roue arrière est passée sur des herbes qui ont poussées sur le bitume, résultat pas d’accroche, ça patine et j’ai du finir la côte en poussant car c’était trop raide pour redémarrer. Les côtes sont franches mais tant que les deux roues restent sur le goudron ça passe.

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Pendant que notre moral fait le yoyo avec la météo, Liv et Tess font preuve d’une patience impressionnante. Elles restent dans la carriole sans même sortir le bout de leur nez pendant 4h. Leur double capote de pluie leur donne aucune visibilité à l’avant car elle est embuée, elles regardent la pluie tomber par leur fenêtre latérale. Nous les entendons jouer aux « Mayas » toutes les deux et restons très admiratifs de leur capacité à s’occuper.

A l’heure du gouter nous nous arrêtons acheter des muffins pour égayer notre journée. Liv et Tess sautent hors de leur carriole. Quelques minutes ont suffit pour que le temps change du tout au tout. Nous retrouvons Lilian qui, encore à cheval sur son vélo tient le mien d’un bras : il pleut des cordes et il est totalement trempé (déjà ou disons plutôt encore).

Le camping que nous vision est bien là, au bord de la route. Il ressemble à une aire de nationale 7 un peu améliorée car il y a une douche et un café. Après en avoir fait un rapide tour sans être descendus des vélos nous n’osons pas nous regarder avec Lilian… Ca va être superbe de planter la tente dans cette gadoue ! Un vieil homme arrive vers nous et nous dit : « Do you want to sleep somewhere dry? » (Voulez-vous dormir au sec?) Il nous ouvre une vieille grange transformée en refuge de grimpeurs. Il dispose de deux grand planchers superposés sur lesquels il y a des matelas. Il y a des tables et des chaises et de la lumière. Liv nous dit : « Il est super gentil ce monsieur de nous faire dormir chez lui ». Inutile de vous décrire combien nous étions heureux de pouvoir dormir au chaud ce soir là. Après tout ce n’était pas si terrible que cela cette première journée

Après la pluie vient le beau temps

Mardi 5 juillet 2016 – Nous avons beau dormi au sec nos affaires n’ont pas séchées, nous partons avec des vestes et des pantalons bien mouillés. La bonne nouvelle de la journée est que les prévisions ne prévoient pas de pluie. Nous commençons à nous en méfier de leur prévisions mais quand elles annoncent une belle journée on veut bien essayer d’y croire. Nous laissons nos pantalons de pluie sur les portes bagages pour qu’ils sèchent et mettons nos vestes de pluie pour se protéger du vent. Oui parce que journée sèche ne veut pas dire journée chaude. Le mercure atteint difficilement les 18°C au plus chaud de la journée.

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Cette deuxième journée nous fait suivre le fleuve qui se jette dans l’atlantique à Barmouth. C’est relativement plat et le paysage est marin. Le plaisir revient doucement. Nous profitons de cette belle journée et avançons de bon coeur. Pour se faire pardonner auprès des filles pour le pique-nique médiocre de la veille, nous nous offrons un Fish&Chips à Barmouth en plein soleil. Une fois de plus, tout est une question de contraste : mis en relief avec le repas de la veille et les pâtes chinoises du soir, le Fish&Chips est un vrai régal.

Depuis plus d’un an, Lilian est en relation avec Tegan Philipps une cyclotouriste Sud Africaine  qui raconte ses aventures par le biais de BD. Nous s’avions qu’elle était dans la région de Snowdonia ces jours ci et prenons contact avec elle pendant notre repas pour lui annoncer que nous sommes sur la place de la librairie. Elle nous répond qu’elle y est aussi et qu’elle arrive d’ici quelques minutes ! Incroyable de rencontrer de façon aussi inattendue une personne dont on suit le blog depuis si longtemps. Tegan est pleine de peps et on sent qu’elle rayonne le bonheur. Nous la quittons en ayant retrouver notre joie de vivre cette aventure tous les 4. Nous sommes à nouveau heureux d’être en selle. Merci Tegan

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Ce soir là nous nous rendons compte que nous ne suivons absolument plus le jour que nous sommes. Nous voulions marquer avec Liv le passage de sa demie année, lui donnant ainsi 5 ans et demi. A cet âge c’est important. Je suis persuadée que nous sommes le 4 et Lilian pense que nous sommes le 3… on essaye de mettre nos pendules à l’heure : bon et bien raté nous sommes le 5. Liv nous répond : « Ca y est, je suis comme Tess, j’ai le et demi » ;-)

Saute-mouton

Mercredi 6 Juillet 2016 – Lilian m’annonce que maintenant on va attaquer les montagnes. On leur a tourné autour depuis 2 jours ça suffit ! Au programme : 45km et 500m de dénivelé.

Nous prenons la demie-heure qu’il faut pour faire sécher notre tente aux rayons du soleil du matin car monter une tente mouillée n’est jamais signe d’une bonne nuit ! Il n’a pas plu cette nuit, mais il y a tellement de rosée qu’on croirait être passé sous un orage… bref on ne va pas refaire la météo c’est comme ça !

Je prends le premier quart en tant que pilote du convoi et je suis les directions que Lilian me donne avec attention. Nous commençons dans un sous bois sur une route forestière qui longe la rivière. L’air est rempli d’odeur de pins, de fleurs et de fraicheur. C’est très agréables et nous nous réjouissons de passer dans cet endroit qui semble si « oublié » de la civilisation. La route monte doucement et l’altimètre de mon compteur confirme que nous montons. Puis au détour d’un pont, nous attaquons une « cote dans la cote ». Lilian a vu sur sa carte que cela allait être raide, il fonce devant, pose son vélo et m’aide en poussant la carriole pendant que j’appuie aussi fort que je peux sur les pédales. Je continue doucement pendant qu’il retourne à son vélo. Nous répétons l’exercice deux ou trois fois. La route redescend toujours un peu pour remonter. La prise d’élan est quasi inutile tellement la carriole a d’inertie mais on essaie quand même toujours un peu de faire tirer la vitesse de la descente vers son maximum pour gratter quelques mètres sur la côte.

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Les montagnes qui se dressent devant nous semblent totalement vierge de toute vie, les murs en pierres se dessinent sur leur flancs et le vert domine tout le panorama. Quelques maisons abandonnées sur cette petite route nous rappelle combien nous sommes loin de l’activité industrielle du Nord du pays de Galles près de la côte.

Je dois amener le convoi à la moitié de l’élévation. Au bout de 15km et après être arrivés à 250m d’altitude, je passe la carriole à Lilian. Souhaitant lui rendre la monnaie de sa pièce, je descends de mon vélo à la première montée et le pousse sur une dizaine de mètres avant de le laisser se faire les jambes tout seul. La route est parsemée de crottins de moutons, j’en est plein les pieds. J’en avais plein la vue avec ces collines verdoyantes qui se reflètent dans les nuages, j’en ai maintenant aussi plein le nez, rendant le voyage encore plus authentique.

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Nous arrivons sur un plateau ou règnent les moutons. La route va se perdre derrière la colline d’en face après être redescendu de quelques dizaines de mètres plus bas. Nous ne faisons que descendre pour remonter, la route nous fait faire un nombre de zig-zag incalculable mais nous sommes émerveillés, enchantés, heureux. Ce que nous avons devant les yeux n’a pas de prix. Nous sommes seuls, complètement seuls dans cet vaste étendu de vert. Ah non, nous ne sommes pas seuls du tout en fait, nous avons autour de nous des milliers de moutons qui donne une image à l’expression « saute mouton ». Nos vélos ne font pas de bruit et, lorsque nous approchons d’eux, ils prennent peur et se mettent à sauter dans tous les sens. Nous avons de la peine pour eux et finissons pas crier pour essayer de les prévenir un peu en avance de notre arrivée.

Sur 3h de route nous n’avons croisé que 3 voitures et avons en fait grimpé 1100m de dénivelé. Notre outil de tracking s’était un peu trompés sur le nombre de descentes et remontées à faire. Une fois au col nous prenons notre pique-nique habituel : pain et fromage dans un vent glacial mais nous sommes tellement fiers de pouvoir pointer du doigt les montagnes derrière lesquelles nous sommes partis quelques heures plus tôt et encore plus impressionnés par la beauté de cette route que nous avons choisie pour son coté isolé. Nous célébrons cet instant en partageant des sucettes que j’avais dans ma sacoches depuis quelques temps.

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La descente est un vrai plaisir, nous avons l’impression de voler à travers les pâturages, les moutons volant aussi avec nous. Certains passages sont tellement raides qu’ils nous donnent la chair de poule. Impossible de savoir si on préfère les descendre ou les monter…

Plus bas, longeant le Lac qui nous amène à Baya, un motard est arrêté sur le bord la route et nous interpelle. Il nous dit qu’il nous a croisé 3 fois ces derniers jours et qu’il n’en revient pas de nous voir aussi bien avancer. C’est un beau compliment, surtout après une telle journée. Il est bien local et on s’accroche un peu pour le comprendre mais il continue à  rebooster ce moral qui avait tant souffert les jours précédant.

La pluie repointe son nez

Jeudi 7 juillet 2016 – Parceque tout était trop beau cela ne pouvait pas durer. La fine pluie qui tombe sur notre tente reste tellement discrète que nous pensons que le short et une petite polaire sont suffisant pour sortir de la tente. Raté ! Quand on pointe le bout du nez dehors il est tout de suite soufflé par une brise qui le couvre d’une pellicule liquide. Nous retournons dans la tente attraper le pantalon de pluie et la veste. Le petit déjeuner se passe dans la tente pour essayer de garder les filles le plus au chaud possible. Nous avalons notre porridge d’avoine chaud, démontons le camp le plus rapidement possible et remontons en selle.

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La brise mouillée n’est pas très froide et quand on a une carriole de 60km en plus de son vélo à tirer sur un terrain montant on a vite chaud, même très chaud. On enlève la veste de pluie qui n’est pas supportable car elle n’est pas assez respirante. Je remonte mon pantalon de pluie pour faire descendre un peu la température de mon corps qui a pris a un coup de chaud dans la première montée de la journée. On grimpe pendant 2h, la pluie est toujours aussi fine mais à force nous sommes bien mouillés et avons vite froid. Nous enfilons alors nos vestes sur nos T-shirts trempés mais peinons à se réchauffer. La pluie s’intensifie et nous sommes dans le brouillard. Nous n’avons quasiment rien vu à plus de 10m devant nous depuis que nous sommes partis de Baya. Nous gardons en tête les magnifiques images de la veille et imaginons combien ce qui nous entoure doit être majestueux mais nous avons froid… Je ne suis pas au bout de mes 20km quand Lilian qui est derrière se rend compte que je peine, je n’arrive pas à me réchauffer. Mes pieds sont gelés, je commence à avoir mal à la cheville, je n’ai pas le moral, je n’avance plus guerre. « Passes moi les filles quand tu veux » me dit-il. Je me suis arrêtée tout de suite, mon esprit a enregistré : passe moi les filles… je ne pouvais plus faire un tour de pédale de plus.

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La suite de la route est encore plus magique. L’eau ruisselle de tous les cotés. Nous passons un pont au dessus duquel nous apercevons la force d’une de ces rivières. L’eau est couleur whisky, elle est puissante, bruyante et belle. Je reste très sensible au bruit de l’eau qui s’amasse et qui finit par jaillir des rochers en cascade. Lilian devant s’arrête dès qu’il en a l’occasion. Le brouillard est très dense lorsque nous rentrons dans un canyon où nous pouvons admirer une cascade en crue dont la chute d’eau se perd dans les nuages. La route est très sinueuse et elle nous rappelle combien il faut rester prudent à chaque instant. Nos esprits s’amusent à essayer de reconstituer le paysage qui nous entoure.

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Le froid est toujours là et il faut absolument que nous trouvions un abris pour manger et nous « sécher ». Nous nous réfugions sous le porche d’un bâtiment au milieu des containers de poubelle. Le grand luxe compte tenu du temps ! Nous enfilons une couche supplémentaire, dégustons notre superbe pique-nique, sautons quelques minutes sur place  pour nous réchauffer et c’est reparti !

Faisant un 8 dans le parc nous allons repasser quasiment au même endroit où nous étions quelques jours auparavant. Il s’avère que le centre du 8 est situé sur le refuge de grimpeurs qui nous accueillis 3 nuit plus tôt. Il n’y a pas de doute, c’est là que nous visons de dormir ce soir, inutile de rouler plus aujourd’hui.

Dernière ligne pas très droite

Vendredi 8 Juillet 2016 – Nous sommes en finale de l’Euro ! Ce sont les grimpeurs avec qui nous avons partagés le refuge qui nous donne l’info : peu fatigués par leur journée de grimpe qui est tombée à l’eau, ils sont allés terminer leur soirée au pub et ont vu le match. Nous n’arrivons pas à comprendre comment il est possible de faire de l’escalade dans le coin compte tenu de la météo, mais une fois de plus nous sommes mal habitués avec notre sud-est français…

Dernière « ligne droite » pour retrouver le van et finir ce beau 8 !

Nous rentrons à nouveau dans les montagnes en commençant par la traversée de sous bois. L’eau est partout, toute la végétation dégorge les litres d’eau reçues pendant les dernières 24h. Quand la route monte l’eau dévale en torrent à quelques cm de nos roues, dans la descente nous faisons la course avec les feuilles ou les brindilles emportées par le courant. L’atmosphère qui règne autour de nous est particulière. Nous nous sentons si petit face à autant d’eau en mouvement. La cascade qui coule dangereusement tout près d’une maison au bord de la route nous rappelle combien la nature peut reprendre ses droits en un clin d’oeil. Le niveau d’eau des lacs flirte avec le bas côté de la route, il n’en faudrait pas beaucoup pour que nous soyons tout à fait dans l’eau.  Le ciel est toujours bien chargé en nuages mais nous commençons à apprécier la luminosité que ces derniers donnent au paysage. Les reliefs sont bien plus marqués et le panorama est encore plus agréable.

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Nous devons monter à un col pour redescendre directement sur Llanberis, la journée est courte, nous n’avons que 30km et 500m de dénivelé. La route est magique, elle est peu fréquentée par les voitures et monte en pente douce tout le long. Nous sommes sur le flanc droit de la montagne et voyons le col qui se trouve tout à fait à gauche, nous suivons des yeux les voitures qui y arrivent pour estimer le nombre de zig zag que la route va nous faire faire. Au dessus de nos têtes domine le sommet du Parc. Coincé dans les nuages il n’en reste pas moins impressionnant.

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Je pense que nos yeux brillent de plaisir quand nous nous arrêtons au point de vue pour prendre le temps de nous imprégner de toute cette verdure. Une dame vient vers nous pour partager avec nous ses souvenirs de voyages à vélo qu’elle a pu faire avec ses enfants et son mari il y a quelques dizaines d’années. Nos regards fixent des yeux deux cyclistes dont la largueur des montures ne laisse pas de doute : « Ceux sont des voyageurs ! »  lancent les filles. Quelle surprise de découvrir qu’il s’agit de Tegan et d’un ami à elle. Incroyable de la retrouver ainsi sur cette route. Ils prévoient de grimper au sommet qui nous surplombe cet après-midi. Nous roulons tous ensemble en direction du col. Dans ces moments là, on se sent souvent pousser des ailes et nous avançons bon train jusqu’au point culminant de notre journée.

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Après une série d’embrassades, nous les laissons à leur aventures qui sont loin d’être dans notre registre en ce moment. La descente est un pur moment de bonheur. La route est magnifique. La rivière que nous suivons donne à l’endroit une certaine sérénité. Nous nous enfonçons dans une nouvelle vallée. Nos coeurs battent fort, la route est raide et nos vélos dévalent la pente à toute allure. Nous avons à peine le temps de nous refroidir que nous sommes déjà en bas. Llanberis nous accueille sous un grand soleil qui nous réchauffe. Nous nous installons à la terrasse d’un snack pour fêter dignement ce beau tour de Snowdonia. Ces quelques rayons de soleil nous permettent de faire sécher chaussures, chaussettes et tente le temps du repas. Les voyageurs savent ce que c’est et passent en souriant, les autres se demandent ce que nous faisons. Quoi qu’il arrive, nous gardons le sourire !

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2 commentaires

  • Surement pas facile ce temps aprés les chaleurs que vous avez vécus en Amerique Centrale !!
    Bravo pour votre article, pour les photos ,paysages magnifiques, on ressent bien ce que vous vivez mais c’est vrai que la pluie quand on est à l’abri , c’est plus pareil ..
    Mais cela fait partie de votre aventure et vous êtes de courageux aventuriers, on vous aime
    Plein de bisous!!…………….les filles ont encore changées !!! :-)))))

  • Jamais contents : trop chaud, maintenant trop de pluie… Allez-vous trouver le pays au temps idéal ? Si vous le trouvez… Passez l’info !

    Mais malgré la difficulté vous vendez bien les endroits par où vous passez, ça donne des idées.

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