Originaire du massif central, je sais que la région n’est pas spécialement réputée pour sa météo clémente. En visite chez mes parents il y a quelques jours, je constate rapidement que si je compte sortir les skis, il ne faut pas attendre l’éclaircie !

Départ donc de la station du Mont-Dore avec comme objectif de faire une sortie rapide. Je vise le col de Courre, dans le massif du Sancy.

La première partie de l’ascension est facile, et le plafond nuageux est encore assez haut, offrant une bonne visibilité.

Plus je me rapproche de la section finale plus la pente est raide. La neige laisse la place à la glace et un vent violent montant de la vallée me souffle dans le dos (plutôt une bonne chose pour une fois !).

Au col, le vent est encore plus fort et la glace s’est formé partout où elle en a eu l’occasion. C’est froid, mais c’est joli !

Ne perdre ni le matériel, ni mes mains

Arriver à retirer les peaux de phoque des skis et les ranger dans le sac est un véritable défi dans ce vent continu… Je fais l’erreur d’enlever mes gants pour l’opération : je porte rarement de gants, je ne crains pas vraiment le froid habituellement mais aujourd’hui la douleur est telle que je peine à les remettre. En fait le vent souffle de la neige sur mes mains qui fond, mes mains sont trempées et ceci amplifie la perte de chaleur.

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La descente est un calvaire : aucune visibilité, terrain glacé et le vent qui force encore, pulvérisant de la neige au point de m’obliger à m’arrêter pour me retourner à plusieurs reprises.

Mauvaises conditions, on y retourne ?

De retour dans le fond de la vallée et alors que le vent s’est calmé, j’aperçois de bonnes conditions neigeuses dans un vallon rive droite qui mène à une arête entre le sommet de l’Ours et le verrou du haut. Cela vaut-il la peine d’y aller ? C’est alors que je me rappelle simplement ceci : La seule chose qu’on peut regretter c’est de n’avoir pas essayer.

Décidé à y aller en vue de redescendre de l’autre coté, je constate  que mes peaux de phoque ont gelées, impossible de les fixer aux skis. C’est donc à pied que je me dirige vers la crête.

Le vent à là aussi beaucoup soufflé et la neige s’est accumulée en plaque. Du sommet du verrou du haut je vois clairement que la descente par le couloir situé à ma droite n’est pas une option. J’évalue le risque d’avalanche à fort : une forte pente, de grosses accumulations de neige soufflée sur une couche gelée. De plus le couloir forme un entonnoir dans lequel un déclenchement serait très dangereux. Ayant déjà fait partir la veille une plaque de laquelle j’ai pu sortir de coté, je ne compte par renouveler ce jour.

La descente se fera donc par un beau panneau de neige vierge qui amène rapidement à un sous bois où s’est déposée une formidable couche de poudreuse. Un beau finish pour cette petite aventure !

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