L’Europe à vélo, c’est parti !

A peine avons nous atterris en France que l’Amérique centrale nous semble loin. Nous sommes presque immédiatement happés par le Sud. Un mariage à Avignon, un passage chez la famille à Aix en Provence puis au Mont-Dore. L’occasion pour Liv et Tess de retrouver avec grand bonheur leurs grand-parents, oncles et tantes. Nous en profitions pour récupérer notre van et y aménager un lit pour les filles. Nous le ferons ensuite équipé d’une tente de toit en Angleterre mi-juin.

Après un crochet par Paris pour récupérer nos vélos et notre matériel, nous mettons le cap sur Nantes le temps d’une nuit avant d’aller déposer notre van à La Baule, point de départ de notre tour de Bretagne.

La Bretagne à vélo, étape 1

Après 3 semaines hors de selle, nous avions hâte de reprendre la route. La météo a semble t-il décidé d’être de notre côté pour ce nouveau départ. Nous quittons La Baule sous un magnifique soleil, et avec un bon coup de pédale. Outre notre forme olympique, il faut dire que nous avons pas mal alléger nos montures.

Réduction du poids des vélos

Premièrement nous avons retiré les vêtements « très chaud », dont nous ne devrions pas avoir usage. Ensuite nous réduisons drastiquement la trousse à pharmacie au strict minimum (plus d’antipalu, traitement en double etc.). Nous élaguons une bonne partie de notre matériel de réparation, plus besoin de pneus de rechange, de patins de frein de secours, de chambre à air en double etc. Enfin, plus besoin de transporter plus de deux repas d’avance ni plus de 4 litres d’eau (contre 14 litres certains jours en Amérique Centrale !)

Cette réduction nous permet de nous séparer des duffle bags que nous transportions par dessus nos sacoches arrières.

Partant pour un tour de Bretagne par la côte, je ne résiste pas à embarquer une planche de surf, et la combinaison évidemment, que je fixe sur le toit de la carriole.

La carriole équipé de sa planche de surf !
La carriole équipée de sa planche de surf !

La Baule – Piriac sur Mer

10 mai 2016. Petite étape pour cette journée de remontée en selle. Traversée des marais salants de Guérande au programme. 28km au compteur à l’arrivée. Nous plantons la tente au camping sur un parterre de marguerites puis nous partons visiter le port et faire le plein. Redémarrer à vélo donne un peu le sentiment de recommencer une partie de jeux vidéo. On sait ce qu’il faut collecter rapidement pour passer au niveau suivant. Dans notre cas il nous faut trouver de l’essence pour le réchaud et de quoi manger pour le soir et le lendemain matin.

Pour l’essence, facile, nous errons sur le port jusqu’à apercevoir des bidons dans le coffre d’un camion du club de plongée. Nous discutons quelques minutes avec le moniteur qui accepte très généreusement de nous verser un peu du précieux liquide dans notre bouteille, de quoi tenir jusqu’au lendemain. Pour les courses, c’est encore plus simple. Direction le « Carrefour city » où je fais le plein de pâtes pendant que les filles jouent sur l’aire de jeux avoisinante.

Premier déjeuner dans les marais salants de Guérande.
Premier déjeuner dans les marais salants de Guérande.

Rouler en terrain connu

Rouler en France après 4 mois en Amérique Latine, c’est remarquer à quel point tout est tellement prévisible.

Un peu avant l’entrée d’un village, les panneaux publicitaires sont de plus en plus présents. Puis, après avoir croisé le panneau « ville fleuri » planté sur son rond point verdoyant et généralement surplombé d’une création artistique, on passe quelques croisements, une priorité à droite, des dos d’ânes et un radar indicateur de vitesse puis on débouche sur la place du village.

Là nous trouverons une « encore plus belle » église et sa plaque en fonte qui retrace la vie du saint local, en face de laquelle tous les commerçants vous attendent.

Dans la boulangerie, à l’arrière de la caisse, le pain. Baguettes moulées, traditions ou céréales, vous n’aurez que l’embarras du choix. Devant, ceux sont les pâtisseries et autres viennoiseries.

En repartant, vous passerez devant l’hôtel de ville, qui offre le wifi pendant 30 minutes à tout ordinateur équipé d’Internet Explorer.

Avant de quitter le bourg vous observerez de part et d’autre de la rue centrale des lotissements, plus ou moins bien réussis. Continuez tout droit pendant 5 kilomètres et recommencez.

La Bretagne
La Bretagne

Piriac sur Mer – Ambon

Nous parcourons 60 kilomètres à très bonne allure, environ 15km/h de moyenne. Le  terrain est plat, le revêtement de très bonne qualité et il fait un peu moins de vingt degrés. Compte tenu de l’entorse de Charlotte, nous avons décidé que je prendrai les filles les premiers jours, le temps que sa cheville soit de nouveau assez forte.

Nous avons gardé nos tenues short/t-shirt mais devons régulièrement enfiler notre veste de pluie pour nous protéger des quelques gouttes de pluie ou du vent. On nous avait dit qu’en Bretagne il peut y avoir les 4 saisons en une heure. En ce moment c’est plutôt 2 saisons en dix minutes en oscillant entre l’automne et l’hiver !

Grâce à l’IGN, nous empruntons les plus petites routes, tantôt en bord de mer, tantôt au milieu des champs de colza. Nous passons d’un décor de roches déchiquetées sentant l’iode à un patchwork jaune et vert humant le lisier.

Ambon – Quiberon

Un autre avantage à rouler en Europe à cette époque de l’année, c’est la durée du jour. On peut rouler jusqu’à 19h sans aucun problème, là où nous étions habitués à nous lever très tôt (4h30 pour rouler jusqu’à 14h maximum).

Ce matin nous nous réveillons encore tranquillement, prenons le temps d’un petit déjeuner en famille sur l’herbe mouillée par la pluie de la nuit. Les filles profitent une dernière fois du trampoline du camping et nous mettons les voiles en direction de l’entrée du golfe du Morbihan où nous prendrons le bateau à port Navalo pour rejoindre Locmariaquer. Nous avons donc l’objectif d’être à Arzon à 13h.

Sur la route, ma manette de passage des vitesses rend les armes ! Nous démontons l’organe défectueux et apportons une première réparation. Celle-ci tient dix kilomètres et nous devons nous arrêter à nouveau. Encore quinze kilomètres, nouvel arrêt. Alors que nous pensions avoir tout le temps devant nous, nous arriverons finalement juste à l’heure au bateau. Au moment de l’embarquement, nous rencontrons Philippe, un autre voyageur à vélo, qui relie cette semaine Limoges à Quimper. Philippe a roulé un an en Afrique et prépare un voyage de six semaines au Tadjikistan. Nous nous racontons nos voyages pendant la demi-heure de traversée.

Bien refroidi après cet arrêt forcé, nous grignotons rapidement et repartons vers la presqu’île de Quiberon. Lors de notre halte ravitaillement je fais un crochet par une boutique de cycle pour un diagnostique de ma panne.  A priori un peu de colle dans le filet de l’écrou de serrage suffira à remplacer le système anti-desserrage qui a cassé.

Après un peu plus de 60km, nous jetons la tente au camping municipal « les sables blancs » dans un décor particulier. Il y a des caravanes presque partout. Elles sont vides car en hivernage. Nous sommes donc cernés mais il n’y a personne. Le vent souffle fort. On ne traîne pas pour engloutir le repas, purée-saucisses, et on file se cacher au fond des duvets ! L’avantage du vent quand il ne pleut pas, c’est que la tente sèche très vite et que nous n’avons pas besoin de l’étendre en pleine ville dans la matinée le temps d’une pause.

Quiberon – Fort Bloqué

Quand nous sortons le nez de la tente le vent souffle toujours et il fait 11 degré sans le facteur vent. Nous ne prenons pas le temps de déjeuner et nous contentons d’avaler un bout de pain et un carreau de chocolat. Nous comptons sur Quiberon pour nous offrir un bon petit déjeuner au chaud.

Nous allongeons la distance en commençant par un tour de la presqu’île de Quiberon et arrivons à son extrémité vers 10h30. Il  n’y a plus de pain au chocolat dans la boulangerie où nous nous arrêtons, un croissant fera l’affaire. Nous repartons assez rapidement sous une pluie fine en milieu de matinée car nous souhaitons atteindre Fort Bloqué après avoir traversé Lorient. C’est normalement un beau spot de surf.

Les routes sont maintenant dans les terres, nous empruntons les pistes cyclables quand elles ne vont pas à l’opposé de notre destination. Si la Bretagne offre une multitude de pistes cyclables il n’est pas toujours facile de franchir les barrières d’entrée ou même de les repérer dans le méli-melo de chemins aux différents carrefours. S’ils sont libres de traffic routier ils sont souvent sableux et nécessitent du coup plus d’effort… nous sommes donc mitigés mais leur donnons leur chance (au moins une fois pas jour).

Nous plantons la tente dans un camping situé juste en face de la plage après 76km.Là une fois de plus le camping est à nous. Les filles jouent avec la fille des propriétaires au bout de quelques minutes. C’est trop bien, elle parle français…

Le camp est installé.
Le camp est installé.

Le lendemain, comme le soleil est de retour, nous nous offrons un jour de repos. Au programme, crêperie, courses et surf ! Nous profitons d’une belle terrasse face à l’océan pour savourer galettes et cidre sous un beau soleil. Sur le chemin du retour nous nous installons sur une plage où les filles s’amusent à faire des châteaux de sable pendant que je profite des petites conditions de surf de la journée dans une eau à 12°C.

C'est petit mais c'est propre !
C’est petit mais c’est propre !

A notre retour au camping nous avons la mauvaise surprise de voir que les vêtements des filles que nous avions mis à sécher ont disparus ! Nous avons traversé l’Amérique Centrale sans qu’on ne nous vole rien, et là, en moins de 5 jours on nous aurait subtilisé des habits d’enfants ?! Notre enquête révélera plus tard que ce sont des enfants du camping qui ont « joué » avec et les ont jeté de l’autre côté de la barrière, dans une forêt de ronces. La journée se termine par une pêche aux vêtements.

Demain nous reprenons la route en direction de Concarneau !

4 commentaires

  • bonjour
    je vois que les coups de pédale n’ont pas été oubliés depuis votre retour en France
    encore une fois bravo et courage car la Bretagne est grande
    bisous à vous 4

  • pour nous au mont dore c’est neige à 1300 m.Le vélo reste à la cave,pour maman c’est piscine et pour moi c’est gi qong (je ne suis pas sur de l’orthographe)On vous embrasse

  • Coucou les enfants, que c’est beau ma Bretagne et que c’est bon de retrouver vos récits, merci. Je pense qu’en Europe vous allez avoir d’autres surprises, à suivre…..

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