Nous sommes à Orange walk depuis 2 jours, coincés car le chauffeur du bus qui devait nous amener au Guatemala n’a pas voulu nous prendre.
11h15 jeudi 28 janvier, le bus arrive devant l’hôtel, cela a un air de déjà vu. Le bus est aussi chargé que la veille, si ce n’est plus, mais le chauffeur est de bonne volonté. Je pense qu’il a aussi reçu des instructions claires : « Prend les Francais et toutes leurs affaires ! ».
Cette fois ci les vélos et toutes nos affaires montent à bord. Nous avions sorti les cordages de notre hamac, les sangles que nous utilisons pour attacher les sacs sur nos portes bagages et quelques mousquetons. Lilian est sur le toit pour s’assurer que tout est bien ficelé.
Nous montons à notre tour à bord et ce n’est pas sans stress que nous quittons la ville, à chaque ralentisseur nous avons les yeux qui se déplacent vers l’arrière du bus pour nous assurer que rien n’est tombé. Cela fait sourire les personnes à l’arrière du véhicule mais ils comprennent.
Nous nous élançons sur l’autoroute à vive allure, les paysages défilent… cela faisait longtemps que nous n’avions pas avalé des kilomètres aussi rapidement. Nous en avons presque la tête qui tourne… (et physiquement il est vrai qu’elle tourne régulièrement vers l’arrière du bus pour vérifier que tout est toujours sur le toit).
Nous croisons un couple en vélo qui remonte vers Orange Walk, nous avons un petit pincement au coeur de partir si vite mais nous reviendrons.
Le bus s’élance vers Belize city. Nous faisons une halte de 25min. Tout est toujours bien ficelé sur le toit mais il faut défaire le paquetage pour faire sortir les sacs de ceux qui descendent là. Nouvel exercice de voltige sur le toit pour Lilian. Nous en profitons pour faire descendre tous les sacs de ceux qui s’arrêteront avant le terminus.
Alors que le chauffeur nous invite à aller faire un tour au marché ou utiliser les toilettes de l’agence en nous disant que c’est un endroit sécurisé, nous restons près du bus les yeux rivés sur nos vélos. Nous avons eu trop de mises en gardes sur cette ville et sur le fait qu’il ne faille faire confiance en personne…
La première partie du voyage était assez rapide, nous repartons vers 13h30 en direction de la frontière. Alors que nous nous sentons bien plus à l’aise car nous avons récupéré des places à côté à Belize city, et parce que tout le paquetage a été refait avant de partir nous nous surprenons à la détente… jusqu’à ce qu’un bruit métallique retentisse et là, tout l’arrière du bus, bien conscient de ce qu’il y a sur le toit, sursaute et se retourne.
Un des crochets des sangles s’est détaché et a tapé la fenêtre. Le chauffeur avertit par nos cris s’arrête de toute urgence sur le bas côté. Lilian saute du bus et monte sur le toit, ce n’est rien, ce n’est qu’une sangle pas bien serrée qui ne tenait rien qui a sauté. Il ajoute les 4 mousquetons qu’il avait dans sa poche pour tout retendre l’ensemble des cordages et repartons.
Les champs de canne à sucre que nous avons traversés dans le nord sont plus rares et laissent place à de vastes marécages ou parcelles de jungles peu denses. Le passage change quand nous approchons de la frontière, la végétation est plus tropicale, la routes deviennent sinueuses et surtout, nous rentrons dans les collines. C’est beau ! Le coeur se serre à nouveau. Nous savons qu’entre San Ignacio, dernière ville du Belize et Flores, première ville du Guatemala, il y a 100km. Compte tenu du dénivelé et de la condition de la route, nous n’aurions pas pu faire cette distance en un jour. Le bus est la solution pour sortir du pays et maintenant que nous sommes dedans, nous ne le quittons pas.
Arrivée à la frontière nous débarquons tous pour la passer à pied (laissant toutes nos affaires sur le toit). La porte du bus s’ouvre et 10 hommes s’amassent autour de nous pour nous proposer de changer nos dollars belizéens en Quetzal.
Le passage de frontière est simple et efficace. On paie au premier guichet, on reçoit un tampon au deuxième sans aucune question posée. La petite surprise est que la jeune femme qui nous tamponne nous passeport est en train de faire ses devoirs. Entre deux passeports elle écrit un mot… un peu irréel et très en décalage avec notre entrée dans le pays où nous avons été harcelés de questions.
Nous passons la frontière à pied, main dans la main. Les voitures passent au stand de désinfection du bas de caisse, nous passons sur le côté pour éviter la douche gratuite.
L’entre deux frontières est un peu chaotique. Nous cherchons le guichet d’entrée au milieu des camions, militaires, stands pour acheter des snacks en tout genre… Nous obtenons notre tampon d’entrée sans aucune question (là non plus), sans formulaire d’entrée… tout roule. Nous remontons dans le bus et c’est reparti.
Il nous reste donc 80km avant d’arriver. Ces 80km nous les parcourons en 2h, c’est dire les conditions de circulation.
Le paysage est magnifique, vallonné à souhait, sauvage et tropical.
Nous remarquons que quand la route est meilleure de l’autre côté, les voitures n’hésitent pas à changer de voie. C’est noté on y fera attention quand nous serons sur la route.
Nous arrivons de nuit à Flores. Par chance le bus nous dépose à quelques centaines de mètres de l’hôtel que Vincent, notre tour operator officiel, nous a réservé. Il est dans le coin depuis quelques jours et nous attend. Mehdi et Anthony, deux français rencontrés par Vincent un peu plus tôt au Mexique nous rejoignent. Nous passons une belle soirée à échanger sur nos voyages respectifs autour d’un poulet grillé au feu de bois.
Le lendemain, Vincent, Medhi et Anthony repartent pour le sud. Nous restons sur place pour refaire le plein de vivres, étudier les cartes et les blogs en quêtes d’informations pour la suite.
Guatemala nous voilà !
C’est merveilleux, vous êtes en permanence en éveil pour faire face à toute situation. Nous voyons que tout se passe bien, que cela continue !
Grosses bises
Papy Jean (Papou)
Quel plaisir de vous suivre ….. Le souffle un peu coupé par votre aventure « bus » et pleine d’admiration. Liv et Tess ont une chance inouïe ! Je pense bien à vous et vous embrasse.
C’est un plaisir que de vous lire et de revivre votre itinéraire, avec le souvenir de cette très mauvaise route de Belize city à Flores. Vous n’êtes « pas loin » de Tikal, peut-être le plus beau site maya qui existe… ( facile à dire!) . Flores est une belle petite ville avec un coucher de soleil magnifique sur le lac. Pour continuer quelle route ? A partir de Aguadulce, la route Nord par Puerto Barrios et Omoa (Honduras) pour Tegucigalpa est montagneuse mais je n’ai pas pu la prendre car je n’ai jamais trouvé la route pour Omoa , la route sud vers Guatemala city (préférez lui Antigua si vous pouvez) et Salvador est moins « safe ». Arrêtez vous très tôt pour trouver un hotel sécurisé. L’insécurité continue au Salvador. A partir du Honduras vous devriez vous sentir mieux côté sécurité. Au Nicaragua, planifiez Granada plutôt que Managua pour un peu de repos ! et essayez de voir des tortues sur les plages du pacifique de cette région.
Merci de nous faire partager votre beau voyage ; quel exploit !!!
Bises à vous deux
Oh oui contents de voir que vous avez pu monter dans le bus. Je viens de lire votre aventure aux enfants.
contents de voir que vous avez aussi reussi à partager avec d’autres
mais quelle aventure que le bus !!
bisous
Ah ! OUF!! contents de vous retrouver, au moins sur le blog… mais on savait quand même que tout allait bien!
J’adore la nappe coca cola !
On attend la suite…
Heureusement qu’il y a des bus, n’hésitez pas d’en abuser..
Bises