Depuis 10 jours nous descendons la riviera Maya au gré des sites et des plages magnifiques en faisant des petits sauts de puce et en prenant une journée sur place pour profiter de ce que les lieux ont à nous offrir.

Vendredi 22 Janvier c’est un peu un nouveau départ dans cette année à vélo, ça va envoyer du lourd.

Presque chaque jour, nous préparons notre route avec attention en scrutant les cartes, glanant des informations à droite et à gauche. Nous étudions les dénivelés, les conditions de route, le traffic et les centres d’intérêts… Cette fois-ci c’est clair, entre Tulum et la prochaine ville (Fidel Carrillo Puerto) il n’y a rien… aucun coin où s’arrêter, planter une tente… et il y a près de 100km.

Lors de nos préparatifs en France, nous avions en tête que notre rythme de croisière serait de 50km par jour et qu’il nous serait impossible d’en faire beaucoup plus. Bon il est vrai que les routes du Jura et celles du Mexique n’ont rien à voir mais après tout, c’est dans la tête que cela se passe.

Nous nous regardons et nous comprenons que nous allons les faire en une seule journée ces 100km. Les premiers jours de vélos ont été assez courts, nous arrivons à destination en fin de matinée avec un 40km dans les pattes. Si nous partons tôt, que nous préparons les filles, que nous avons une belle route, que cela ne monte pas trop, que la météo est clémente… on pourra le faire.

Au revoir la Riviera Maya

Levés à 6h, nous laissons les filles dormir le temps de ranger les affaires (nous nous sommes bien étalés en 4 jours à Tulum !) et à 8h20 nous quittons le Weary Traveler Hostel. Nous attendons cet instant depuis 2 jours avec un peu d’appréhension pour les 200 prochains kilomètres. En effet, nous quittons la côte Atlantique où tout est bétonné, il y du monde, des touristes, de la pub le long des routes à ne plus savoir où donner de la tête. Depuis notre départ les panneaux vendent du rêve : « The house you’re always dreamed of, you’ll find it here » (la villa dont vous avez toujours rêvé c’est ici que vous allez la trouver), il en va de même pour le Cenote dont nous avons toujours rêvé, le « resort » le plus paradisiaque,  l’aventure en 4×4 la plus extraordinaire, la nage avec les dauphins…

De Cancun à Tulum, la région semble partagée par la route 307, l’autoroute sur laquelle nous roulons : à l’Est, côté plage, c’est pour les étrangers et les touristes, à l’Ouest, c’est pour les locaux (c’est à dire ceux qui travaillent pour le confort de ceux qui sont de l’autre côté de la route). C’est un peu comme visiter Disneyland où y travailler.

Cette réalité, évidemment on ne la voit pas quand on « voyage » dans un pack tout inclus : vol + hôtel.

Ce matin, nous savons que nous partons vers autre chose. Les touristes ne descendent pas plus bas que Tulum. D’ailleurs la route change à partir de là. Ce n’est plus une 2×2 voies mais une simple route, toujours de bonne qualité et avec de très large accotement.

En route pour un autre Mexique

Nous avons devant nous une grosse étape. 96 kilomètres pour atteindre la prochaine ville : Felipe Carillo Puerto.

Vincent, un Français rencontré à Tulum et parti la veille en voiture nous a prévenu : il n’y a rien à part la Jungle.

Nous nous élançons, non sans une légère appréhension. Nous n’avons jamais parcouru autant de kilomètres avec les filles et la cargaison. Nous savons également qu’une fois arrivés à Felipe Carillo, nous aurons une étape similaire de 115 km pour arriver à Bacalar. Je (Lilian) m’applique à rester fidèle à la stratégie mise en oeuvre en octobre 2015 lorsque j’ai réalisé Paris-Londre en 24h avec Victor et Philippe : Il faut rouler à une vitesse en deçà du rythme régulier, s’arrêter le moins possible et manger tout le temps.

Nous avons bien briefé les filles, et avons décidé de changer la carriole de vélo tous les vingts kilomètres plutôt que toute les 2 heures.

Nous roulons à bon rythme, les filles acceptent très bien les heures qui passent en écoutant chansons et histoires dans la carriole. Les kilomètres défilent dans une incroyable monotonie, le paysage reste invariablement le même : ciel gris, jungle à gauche, jungle à droite seulement interrompu par un large ruban d’asphalte sur lequel nous roulons.

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Nous avalons les 60 premiers kilomètres avant de s’accorder une pause déjeuner dans un arrêt de bus posé au milieu de nul part. Qui peut bien l’utiliser ? Il n’y a rien autour de nous. Il ne faudra néanmoins que 20 minutes pour que 2 hommes sortent de la forêt et nous rejoignent pour, visiblement, attendre leur bus.
Nous repartons bon train et arriverons à Felipe Carillo Puerto à 15h où nous nous installons à l’hôtel Esquivel. La ville est paisible et le joli petit hôtel très accueillant. On nous octroie une chambre très propre dotée d’une superbe literie, fraiche et propre. Cerise sur le gâteau, il fait sec ! Le linge que nous n’arrivons pas à faire sécher depuis 3 jours est vite étendu au balcon !
Nous sommes épuisés. Liv et Tess profitent un peu de la piscine et nous sortons nous ravitailler en eau pour le lendemain. Nous trouvons un café où diner et nous couchons tous à 20h30.

Encore une grosse étape

Après une nuit réparatrice, nous reprenons la route ! Nous souhaitons atteindre Bacalar, connue pour son lagon aux 7 couleurs. Nous devons rouler 115km dans les mêmes conditions que la veille. Nous savons que si nous avons besoin nous pouvons nous arrêter dormir au kilomètre 80, mais pas avant. Nous poursuivons sur la même stratégie « Paris-Londres » et par chance le ciel est très nuageux pendant toute la journée, ce qui nous permet d’éviter les grosses chaleurs de l’après midi précédente.

Nous avons vu sur la carte un village, « Los Limones » dans lequel nous prévoyons de nous arrêter manger. Au kilomètre 62 nous rentrons par l’avenue principale : pas un restaurant, pas un snack. Les seuls établissements que nous croisons sont fermés, en vente ou à louer…

Nous avons fais l’erreur de ne pas se préparer de déjeuner. Nous avons de quoi manger mais pas vraiment le temps de « cuisiner ». En sortant de la ville nous voyons enfin quelque chose d’ouvert. Une mini supérette comme il y en a presque partout : elles ne vendent que des sodas, de la bière et des chips. Véridique ! Le repas sera donc composé pour les parents de chips et coca pour reprendre un peu de sucres et les filles avalent des chips et des gâteaux.

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Le pique-nique chips – gâteaux – coca ou le régal…

A 16h30 nous arrivons à l’entrée de Bacalar qui s’annonce comme une petite station balnéaire. Nous avons repéré une auberge de jeunesse sur la lagune qui nous a dit il y a quelques jours avoir de la place pour camper. Manque de chance, sur place, à la « casa tortuga » : plus aucun emplacement ni chambre.

C’est la douche froide après cette dure journée. Nous continuons la route, tentons un hôtel qui nous annonce un prix très élevé et n’a pas d’espace pour stationner les vélo, deuxième échec. Nous poursuivons sur le sud et repérons une maison à l’architecture chinoise qui tranchent avec les autres : la casa china. C’est une autre auberge de jeunesse mais qui semble à moitié squattée et un peu abandonnée. On nous y propose un emplacement pour mettre la tente, pas cher et avec une belle vue sur le lagon.  Nos vaccins sont à jour, on est bon ! Ce sera parfait !

Journée de repos

Nous avons tous passés une excellente nuit et nous réveillons face à un lagon magnifique, dévoilant toutes les nuances que le bleu a à offrir.
Le lagon de Bacalar
Le lagon de Bacalar
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Coté tente
Nous partons en direction du Cenote azul où on peut nager dans un joli cadre et manger au restaurant situé au bord de ce dernier. Nous passerons un agréable repas et profitons de la baignade. Le cenote est impressionnant, c’est un rond parfait dont la profondeur atteint 93m.. à pic !
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Cenote de 93 m de profondeur à l’eau d’une clarté impressionnante
Après un passage à l’épicerie nous rentrons à notre tente, faire quelques activités scolaires avec Liv et Tess au bord de l’eau.
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Faire des exercices d’écriture et de calcul au bord de l’eau c’est loin d’être désagréable.
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Il nous reste à se préparer à quitter le Mexique le lendemain pour passer au Belize ! Premier passage de frontière… d’une longue série.

4 commentaires

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